This little light of mine...
Dans mon boulot actuel je ne voyage guère.
Mes trajets se limitent à des va-et-vient entre mon cher quartier mi-popu, mi-bobo, et cette contrée reculée où s'habiller en jupe équivaut à faire une déclaration solennelle que l'on est pas farouche.
Je sais, je rentre à peine de vacances, je ne devrais pas rêver d'ailleurs.
Je sais que partir, voyager pour le boulot, c'est aussi des petits sacrifices à consentir, être parfois loin du Loup, dormir seule dans des lits froids d'hôtels blancs.
Mais parfois, quand je regarde autour de moi en venant le matin, j'ai vraiment, vraiment le blues.
Ici, les gens sont laids et malheureux.
Ils marchent à reculons, le dos courbé, l'oeil éteint.
Pas une lueur d'espoir. Rien.
On les a rejetés aux franges mal peignées de la ville.
Ici, rien ne luit, ne bleuit, ni ne bruit vraiment. ¤ Comme on est loin de la Chaleur d'Anna. ¤
L'herbe même a du mal à pousser, elle si folle d'habitude.
Quand, en arrivant au terminus, je croise le métro qui s'en va dans l'autre sens, j'envie ces gens qui, assis, rejoignent le centre à toute vitesse. Ils ne semblent même pas conscients de ce sort heureux que je leur envie.
Là-bas, il y a la vie.
Là-bas, les rires qui éclatent.
Là-bas, les boucles d'oreille qui se balancent.
Là-bas, la vie qui fait palpiter votre coeur, vous enivre, et vous laisse à bout de souffle.
Là-bas, là-bas, c'est autre chose.
Ici, je n'ai même pas la force de tourner en rond.
Ici, tout est loin, mais on n'a pas la tranquilité pour autant.
Ici, tout est triste et gris.
La vie est embrumée, comme s'il fallait oublier le sang dans nos veines, le chant des oiseaux et les gens qui s'engueulent, se réconcilient, courent, dansent et sautent.
Ici on ne vit pas vraiment, alors périr, ce n'est pas si grave après tout.
Heureusement, je ne suis pas de celles qu'on écrase sans résistance.
Alors, je vis, je porte les couleurs, je danse pendant que j'attends que le bonhomme passe au vert, je souris et je trottine.
Il arrive même, je crois, que les gens se prennent à écouter la musique de mon petit manège.
Semer le trop-plein de joie que j'ai en moi.
Mes trajets se limitent à des va-et-vient entre mon cher quartier mi-popu, mi-bobo, et cette contrée reculée où s'habiller en jupe équivaut à faire une déclaration solennelle que l'on est pas farouche.
Je sais, je rentre à peine de vacances, je ne devrais pas rêver d'ailleurs.
Je sais que partir, voyager pour le boulot, c'est aussi des petits sacrifices à consentir, être parfois loin du Loup, dormir seule dans des lits froids d'hôtels blancs.
Mais parfois, quand je regarde autour de moi en venant le matin, j'ai vraiment, vraiment le blues.
Ici, les gens sont laids et malheureux.
Ils marchent à reculons, le dos courbé, l'oeil éteint.
Pas une lueur d'espoir. Rien.
On les a rejetés aux franges mal peignées de la ville.
Ici, rien ne luit, ne bleuit, ni ne bruit vraiment. ¤ Comme on est loin de la Chaleur d'Anna. ¤
L'herbe même a du mal à pousser, elle si folle d'habitude.
Quand, en arrivant au terminus, je croise le métro qui s'en va dans l'autre sens, j'envie ces gens qui, assis, rejoignent le centre à toute vitesse. Ils ne semblent même pas conscients de ce sort heureux que je leur envie.
Là-bas, il y a la vie.
Là-bas, les rires qui éclatent.
Là-bas, les boucles d'oreille qui se balancent.
Là-bas, la vie qui fait palpiter votre coeur, vous enivre, et vous laisse à bout de souffle.
Là-bas, là-bas, c'est autre chose.
Ici, je n'ai même pas la force de tourner en rond.
Ici, tout est loin, mais on n'a pas la tranquilité pour autant.
Ici, tout est triste et gris.
La vie est embrumée, comme s'il fallait oublier le sang dans nos veines, le chant des oiseaux et les gens qui s'engueulent, se réconcilient, courent, dansent et sautent.
Ici on ne vit pas vraiment, alors périr, ce n'est pas si grave après tout.
Heureusement, je ne suis pas de celles qu'on écrase sans résistance.
Alors, je vis, je porte les couleurs, je danse pendant que j'attends que le bonhomme passe au vert, je souris et je trottine.
Il arrive même, je crois, que les gens se prennent à écouter la musique de mon petit manège.
Semer le trop-plein de joie que j'ai en moi.